Cafés Monika et David Longin : la passion du café
Depuis 2010, David Longin a repris les rennes des Cafés Monika avec son frère Jean-Philippe. Porté par un amour infini du café, il s’est lancé dans l’aventure de la torréfaction familiale après un parcours riche en expériences. Pour le Groupement Émeraude et nos lecteurs, il revient sur l’histoire de l’entreprise, ses valeurs, ses produits et sa place dans le tissu économique local.
David, que pouvez-vous nous dire sur les Cafés Monika ?
L’interview commence et se poursuivra sous le signe du sourire radieux de David Longin. Enthousiaste et passionné par sa torréfaction, il évoque les débuts de l’entreprise et son évolution au fil du temps :
« Cafés Monika, c’est une entreprise familiale. Ce sont mes grands-parents maternels qui l’ont créée. On est installé en Bourgogne depuis 1966. Aujourd’hui, je suis cogérant avec mon frère Jean-Philippe. On continue de torréfier de manière artisanale, encore après toutes ces années. À l’origine, la torréfaction était une boutique, un commerce de détail. Puis mes parents l’ont développé en tant que grossistes pour CHR en 1972. En 2001, on a lancé la grande distribution. Aujourd’hui, on travaille avec les principaux acteurs comme Leclerc ou Carrefour au niveau régional. »
Quelles sont les activités des Cafés Monika ?
Plus que jamais, les Cafés Monika se développent et sont sur tous les fronts comme nous l’explique notre Directeur.
« Avec Jean-Philippe, on a repris l’entreprise en 2010. L’activité est désormais répartie entre différents canaux : on fait du CHR, des collectivités, de la grande distribution et de l’OCS. On a aussi le magasin d’usine, quelques épiceries fines et le site internet. On fait environ 120 tonnes par an : ça nous permet de brasser quelques kilos de café tous les mois ! » dit-il en éclatant de rire. « Monika, c’est une entreprise de 6 personnes, une TPE. On a du personnel fidèle avec parfois beaucoup d’années d’ancienneté. Ça s’étend de 10 à 34 ans. Ce sont de vrais spécialistes en maintenance, en torréfaction, en suivi de réparation et en intervention. On a beaucoup de chance. »
Côté géographie, la torréfaction se concentre principalement sur le bassin Bourguignon :
« Avec le site, on livre dans toute la France Métropolitaine. Concernant les autres canaux, on se concentre sur la région Bourgogne-Franche-Comté, notamment pour des raisons de rapidité d’intervention et d’efficacité. Côté grande distribution, on est présents dans 75 magasins environ. Notre secteur s’étend de Villefranche au nord de la Bourgogne et de Louhans à Bourges. C’est un joli terrain de jeu ! » termine-t-il avec entrain.
David, comment êtes-vous arrivé jusqu’au Cafés Monika ?
Le sourire jusqu’aux oreilles, notre Directeur de torréfaction nous avoue « Je suis tombé dedans quand j’étais petit ! »
Car oui, Cafés Monika c’est avant tout une histoire de famille et de passion transmise de générations en générations. Mais avant d’en arriver là, David Longin a connu d’autres expériences enrichissantes :
« D’abord, j’ai fait une école de commerce internationale, à Dijon. Quand j’ai terminé, j’ai travaillé chez Danone. J’ai notamment participé au lancement d’Actimel par exemple. Après, j’ai voulu voir d’autres choses. Alors du leader du marché de l’utlra-frais, je suis passé à une petite entreprise familiale. Je ne voulais pas forcément faire que du CHR, je voulais aussi apporter ma pierre à l’édifice et lancer une gamme de cafés pour la grande distribution. »
Après le drame de la perte de leur père en 2005, David et Jean-Philippe ont du rabattre les cartes et se réorganiser. C’est ainsi que notre Directeur a commencé à se former et développer de plus en plus de connaissances.
« J’ai suivi le fameux cursus de la SCA avec le module de torréfaction, de café vert, celui de barista ou encore le module sensory. Le café, c’est notre passion, donc c’est toujours agréable de se former. Et puis aujourd’hui, on fait partie de l’Association Vive la Bourgogne Franche-Comté qui est un groupement d’intervenants locaux pour la grande distribution. Ça nous permet de faire des opérations et des animations de produits régionaux pour les mettre en valeur. On fait vraiment partie du tissu économique local. »
« Notre différence, c’est la réactivité et la confiance«
Humble et professionnel, David Longin nous précise que « du bon café, ça se trouve un peu partout. »
Selon lui, la valeur ajoutée des Cafés Monika réside davantage dans la qualité des services et des prestations apportés.
« Chez nous, ce qui fait la différence, c’est la réactivité et la confiance. On est intervenant local et on peut compter sur nous pour avoir une relation privilégiée. On favorise le côté humain et une approche de proximité privilégiée avec nos clients. Contrairement à ce qui se peut se faire dans la torréfaction industrielle, chez nous l’interlocuteur est toujours le même, avec le même service. Ça favorise la confiance et le renforcement du lien. »
David, que proposent les Cafés Monika ?
À l’écoute de son marché, notre Directeur connait les tendances en terme de consommation de café :
« Aujourd’hui, les gens sont à la recherche de produits de qualité, bien sourcés, torréfiés artisanalement et méticuleusement. Pour nous, c’est important de faire en sorte que les clients soient bien équipés et possèdent la bonne méthodologie pour valoriser toute la chaîne de travail et d’approvisionnement. Quand le kilo arrive chez le client, il faut qu’il soit bien conseillé, c’est notre rôle. On va tirer les choses vers le haut. On est les gardiens de notre matière première. »
Côté gamme de produits, il y en a pour tous les goûts :
« On a différentes gammes de café aujourd’hui. On a des cafés de commodités ou de spécialité car on voit apparaître une vraie culture du café. Le consommateur est connaisseur. Il s’est intéressé au café et c’est une chance pour nous. Quand il y a eu la révolution des capsules, ça a été difficile. Mais ça a été un mal pour un bien. Cet élan a permis de développer l’offre espresso chez les particuliers. »
Vous avez des spécialités ?
Les Cafés Monika s’enrichissent de tous les palais pour concevoir leurs gammes. Si certains produits ont particulièrement la cote, la torréfaction prend à cœur de proposer des cafés adaptés à des profils divers et variés :
« On propose notamment du café haut de gamme comme le mélange Harmonie. Il est présent sur la table de plusieurs restaurants étoilés. Personnellement, j’affectionne aussi ceux qui représentent des volumes importants et sont adaptés aux différentes enseignes de distribution. En fait, je les aime tous nos cafés. Ils ont tous leur clientèle, leur positionnement et leur intérêt. C’est comme un vin : tous les cafés sont intéressants mais c’est à chaque consommateur de chercher la typicité des mélanges. Les goûts et les couleurs sont partout ! On essaie donc d’avoir une gamme gourmet et standard. On propose du comptoir, du restau gastronomique, du particulier, du fin de repas… »
Pour accompagner le client dans son chemin de dégustation, le magasin d’usine des Cafés Monika propose un système de fidélité avec un profil aromatique individuel. Cela permet à David et ses équipes de mieux conseiller le consommateur.
D’où viennent les produits des Cafés Monika ?
« On travaille avec 3 importateurs de café vert différents qui ont tous leur spécialité, leur positionnement, leur expertise et leur dimension de conseil. Certains sont plus axés cafés de commodité et d’autres plus cafés de spécialité. Par exemple, avec Émeraude, on a sélectionné un Café du Salvador, le Torogoz. C’était une sélection collégiale très agréable. C’était sympa de le faire entre professionnels. D’autres importateurs nous contactent aussi pour d’autres volumes et d’autres marchés comme les collectivités, bars, hôtels, restaurants. On sait ce qu’on met dans nos mélanges mais les importateurs connaissent la trame de ce qui peut ou non nous intéresser. »
Pour David Longin, la qualité des importateurs a tout autant d’importance que celle des torréfacteurs :
« Je pense que c’est important d’avoir plusieurs importateurs. On ne peut pas se passer de ce maillon car on a besoin d’approvisionnement régulier. Ici, on ne se déplace pas dans beaucoup de pays. On fait confiance à nos importateurs qui nous envoie des échantillons qu’on goûte pour savoir ce que ça peut nous apporter. C’est un peu comme un cuisiner qui choisit ses ingrédients pour une recette ! » s’exclame-t-il en souriant avant de poursuivre : « Face à toutes les préoccupations liées au réchauffement climatique et au cours du café notamment, il nous faut des gens qui s’y connaissent. Les choses vont changer : on aura besoin de robusta car c’est un café de plaine et les terres d’altitude où poussent l’arabica se feront de plus en plus rare. »
Pourquoi adhérer au Groupement Émeraude ?
Pour David Longin, le Groupement lui a apporté un soutien et des échanges de grande qualité dont il est très reconnaissant.
« Avec Jean-Philippe, le Groupement nous a amené une entraide entre intervenants régionaux qui était indispensable. Une entraide en terme de conseils notamment. Par exemple, quand on a voulu s’axer su la GMS, on était content de recevoir des conseils. En plus, on est tous complémentaires géographiquement. On n’est pas concurrents. L’idée, c’est de s’étendre sur tout le territoire pour avoir une couverture nationale. »
Pour notre Directeur, le Groupement se compose de différentes « familles de cafés. » Selon lui : « La finalité se construit en collectif. C’est avec les idées et l’engagement de tous qu’on peut faire quelque chose de bénéfique pour la profession. »
En 2019, les Cafés Monika entrent dans le Groupement suite à des propositions de parrainage.
« Aujourd’hui, on est très heureux avec Émeraude. On va bientôt se retrouver en Italie, chez Simonelli, pour échanger sur nos pratiques et nos fournisseurs de sucre, de thé, de chocolats, d’accessoires. Ça créé une super dynamique. »
Comment imaginez-vous la suite pour Cafés Monika ?
Pour les Cafés Monika, David Longin mise sur un mélange savoureux entre constance et développement :
« Déjà, on va devoir renouveler une partie de l’équipe car certains membres partent en retraite. Je veux recruter des personnes aussi sérieuses et investies que celles actuellement en place pour maintenir une belle pérennité des valeurs et de l’activité de la torréfaction. Demain, on va aussi poursuivre le développement des épiceries fines car c’est un positionnement intéressant. On va également développer la communication et le site internet pour booster notre visibilité. Concernant la GMS, c’est en plein boom : j’y crois fort. On va faire de plus en plus d’animations pour aller à la rencontre du consommateur. Aujourd’hui, on est un peu sur tous les fronts ! On a beaucoup de canaux de distribution et on ne sait pas ce qu’il se passera à l’avenir donc on prend les choses comme elles viennent. C’est aussi ce qui fait le charme du métier. »
Et pour Émeraude ?
Optimiste et enthousiaste, David Longin nous confie sa vision d’un avenir radieux pour Émeraude :
« Je pense que la force du Groupement, c’est d’unir nos forces sans avoir de contraintes ni d’obligations. Il faut que ça reste comme ça. Chacun propose ses idées et on les assemble pour obtenir une couverture nationale. Ça nous permettra de démarcher des enseignes nationales car on a un tissu de torréfacteurs motivés et bien représentés sus la carte. En plus, c’est un métier qui intéresse de plus en plus de jeunes. Après, il faut aussi continuer de faire de bons achats et de profiter de nos volumes communs pour obtenir des meilleurs prix auprès des fournisseurs concernant les machines, la vaisselle, le thé ou encore le sucre. Pour le café vert, chacun fait ce qu’il veut. Je pense qu’on a vraiment besoin de cette force de frappe face aux intervenants nationaux qui prennent beaucoup de place. »
Un mot pour finir ?
David Longin nous dévoile la signification originelle de la dénomination Cafés Monika :
« Quand mon grand-père a créé la boutique, c’était une brûlerie. Et à l’origine, le café provient de la ville de Moka, en Éthiopie. Mais comme on ne faisait pas que du moka à l’époque, il ne voulait pas donner simplement ce nom à la torréfaction. Il trouvait que le prénom Monica était élégant et féminin et lui rappelait l’univers du café. La brûlerie est ainsi devenu Cafés Monika, avec un k comme clin d’œil au moka. »
Un grand merci à David Longin pour ce long moment d’échanges, riche en sourires, en informations et en partage.
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